viernes, 25 de octubre de 2013

Fe, razón y diálogo


Aquí tenéis el cartes de las Jornadas de Filosofía, en México, D. F.,  en las que voy a participar con dos intervenciones.

Introducción al pensamiento de Viktor Frankl


Este es el cartel de una de las conferencias que voy a dictar en México, D. F. Aquí un anticipo:

Toda escuela psicoterapéutica tiene como trasfondo una determinada visión del hombre, lo cual repercute en la forma de ver y ayudar al paciente; esa antropología, a su vez, tiene su base en una metafísica explícita o implícitamente operante. Preocuparse por las cuestiones metaclínicas de cualquier visión psicológica es una tarea que no puede ser eludida ni por un estudiante ni por un profesional. Vamos a dedicar este tiempo a un primer contacto con el pensamiento de uno de los grandes maestros de la psicoterapia del pasado siglo y, por tanto, con la logoterapia, a la que algún autor ha venido en llamar la «psicoterapia centrada en el sentido».
Viktor E. Frankl (1905-1997) es el padre de la logoterapia, la considerada Tercera Escuela Vienesa de Psicología, después del Psicoanálisis de Freud y la Psicología Individual de Adler, y tuvo como una de sus constantes preocupaciones fundamentar adecuadamente en una sólida base antropológica el ejercicio de la psicología y de la psiquiatría. Un fundamento en el que encontramos tres novedades importantes respecto a otras concepciones de la psicoterapia: la recuperación de la causa final, la tricotomía antropológica y la centralidad de la acción inmanente. En él hallamos, en su propia disciplina, un intento de superación de la modernidad.


sábado, 19 de octubre de 2013

Quelques défis pour la nouvelle évangélisation. Perspective espagnole


Mesdames, Messieurs,
Je remercie les organisateurs de me faire confiance pour m’adresser à vous, et je vous remercie vous pour l’attention que vous me prêterez.

Comme le temps dont je dispose est compté, la meilleure chose à faire est de présenter de façon télégraphique et quelque peu hyperbolique quelques questions – seulement quelques unes – que je crois centrales pour la vie de l’Eglise en Espagne, et sûrement en bien d’autres pays aussi. Je pense que ces questions pourront vous aider dans votre réflexion pour relever les défis qui se présentent à nous aujourd’hui, comme croyants et comme responsables de la pastorale dans nos paroisses. Je ne dis pas que ce soient les plus importantes, mais que, dans la situation, elles paraissent les plus stimulantes pour la réflexion, même si sans doute je ne vous dirai rien que vous n’ayez déjà entendu ou pensé. J’espère ainsi répondre à ce qui m’a été demandé.

Veuillez excuser si je suis dur en quelques affirmations jusqu’à paraître défaitiste. La brièveté à laquelle je suis contrait m’oblige à brosser à gros traits le tableau, l’auditeur perspicace saura restituer les justes proportions. Pour cela, il faut supposer que tout ce que je dis, je le dis avec espérance, car j’ai confiance dans l’action de l’Esprit. De plus, nous pouvons constater dans la vie de l’Eglise des signes d’amélioration, des bourgeons de l’action du Seigneur pour la rénovation de son Eglise. C’est précisément pour cela, par fidélité à ce Seigneur, que nous devons joindre à son action notre réflexion, aussi limitée soit-elle. Comprenez que mon intention consiste à souligner quelques unes des pistes par lesquelles je vois l’élan de l’Esprit nous guider et souhaiter nous conduire à partir du contexte propre à la chrétienté vers ce que l’on appelle nouvelle évangélisation par opposition aux manières du passé. Il s’agit de la même évangélisation car il n’y a qu’une évangélisation ; l’évangélisation continuelle doit être nouvelle en notre temps ; mais pour être toujours identique, elle ne peut pas procéder toujours de la même manière.

Dans mon exposé, j’entends par évangélisation non un aspect de l’action de l’Eglise, mais toute son action car comme le disait Evangelii nuntiandi, « l’évangélisation est une démarche complexe, aux éléments variés : renouveau de l’humanité, témoignage, annonce explicite, adhésion du cœur, entrée dans la communauté, accueil des signes, initiative d’apostolat. » (§ 24) Cette variété des éléments se décline en divers moments, comme le dit Catechesi tradendae : « L’évangélisation comporte des moments, essentiels et différents entre eux, qu'il faut savoir embrasser du regard, dans l'unité d'un seul mouvement. » (§18)

La commission épiscopale de l’enseignement et de la catéchèse de la Conférence des évêques espagnols, dans son document La catéchèse des adultes, distingue trois étapes dans l’évangélisation, qu’elle définit ainsi :

-    L’action missionnaire, qui s’adresse aux nos croyants ou aux personnes loin de la foi, s’efforce de susciter en eux la foi et la conversion initiales.
-       L’action catéchétique, en direction de ceux qui ont choisi l’évangile, veut les conduire à une confession de foi adulte.
-       L’action pastorale, pour les fidèles de la communauté chrétienne déjà initiés dans la foi, tente de les faire grandir continument en toutes les dimensions de la foi.

Après ces présupposés, passons à l’examen rapide de quelques questions.

1. Confusion ou distinction ?

Les lignes du document en question posent une première question. L’action évangélisatrice dans nos paroisses et diocèses n’est généralement pas organisée autour de ces trois moments de l’action évangélisatrice. Je ne veux pas dire que ne sont pas prises en compte ses questions, que d’une certaine manière, elles sont absentes de nos préoccupations. Ceci étant, bien qu’il faille les prendre en considération, cependant, à l’heure de la vérité,  nous nous trouvons souvent dans une confusion où ces trois étapes se mélangent dans l’activité évangélisatrice. Fruit de l’habitude de la longue période de chrétienté, nous ne plaçons pas la foi au centre du discernement missionnaire. Je ne veux pas dire que n’importerait pas que ce qui est dit soit orthodoxe ou non ; c’est certainement une vraie préoccupation, mais il me semble que, grâce à Dieu, elle a été remise à sa place ces dernières années, sans qu’elle ait pour autant disparue. Ce que je veux dire maintenant, c’est que n’est pas assez prise en compte la foi du destinataire. Et ainsi nous nous contentons de proposer la même chose à tous. Le discernement quant à la situation de chacun pour lui offrir ce dont il a besoin est généralement quelque chose de marginal. En général, c’est une évidence que tous sont chrétiens ou, au moins, se comportent comme s’ils l’étaient.

Je crois que nous tenons ici un défi important. Notre action évangélisatrice doit être pensée, organisée et mise en œuvre en prenant en considération ces trois étapes. Cela suppose que l’on apprenne à regarder qui est devant nous, savoir d’où il vient, pour pouvoir lui adresser une parole adaptée et lui offrir ce dont il a besoin : dans certains cas, la porte ouverte de l’Eglise ; pour celui qui se serait converti, une chemin d’initiation ; pour d’autres une communauté où vivre pleinement la foi avec des frères.

Mais, de même que le destinataire de l’action évangélisatrice doit être identifié, l’agent de cette action doit être un croyant qui vit déjà sa foi de façon adulte, ce qui suppose qu’il ne soit pas un franc-tireur, car la référence à la communauté, d’une manière ou d’une autre, doit être permanente.

Tout croyant est acteur de l’action missionnaire ; un véritable croyant doit être un témoin du Seigneur ressuscité au milieu du monde qui est le sien. L’initiation chrétienne amène à être témoin au cœur du monde. Il ne suffit pas d’être de bonne volonté car le catéchiste doit conduire les catéchumènes à la maturité de la foi.

L’annonce de l’évangile fait de son acteur le témoin qu’il est, avec les autres témoins, dans l’Eglise. Dans l’étape catéchétique, sans aucun doute, les catéchistes ont un rôle particulier, mais, dans leur initiation à la vie de foi, les catéchumènes doivent être accompagnés par toute la communauté à laquelle ils finissent par être pleinement incorporés. Bien sûr, on veillera à la présence de celui qui est le pasteur de cette communauté. La communauté des croyants doit être une référence non seulement dans l’action missionnaire, mais aussi pour ceux qui se sont convertis et avancent sur le chemin de l’initiation chrétienne.

Sans doute, une des questions à partir de laquelle se laisse deviner plus clairement par où l’élan de l’Esprit souhaite nous conduire, c’est le désir croissant de vie communautaire que nous pouvons constater ; la vie ne foi n’est pas une vie individuelle. La foi a besoin de la vie communautaire, de la communauté des disciples dans laquelle s’incarne l’amour des uns pour les autres. Bien sûr, avec les communautés dans l’Eglise il ne s’agit pas du simple exercice du droit des associations, mais de la suite du Christ dans l’Eglise qu’il a fondée et hiérarchiquement constituée. Dans l’étape pastorale, à la différence des précédentes, tous les croyants son serviteurs et bénéficiaires du service ; bien que tous doivent s’aimer mutuellement, chacun doit remplir une mission et un service et, entre tous, les ministres ordonnés.

2. Propagande ou annonce de l’évangile ?

Parfois, une évangélisation de masse que l’on peut identifier avec une époque de chrétienté, s’oppose à une autre, pour des petits groupes, qui évidemment serait le propre de l’évangile et devrait être celle que nous devrions rechercher. Mais il me semble que cette opposition est trompeuse. Les petits groupes ne sont pas le propre de l’évangile mais les personnes, chacune d’entre elles. Par conséquent, le défi qui nous est lancé réside dans une évangélisation personnelle qui vient en contrepoint à une pseudo-évangélisation des masses ou, pour le dire mieux, de l’homme-masse, de l’homme dépersonnalisé.

Cela se voit spécialement lors de la première annonce de l’évangile, qu’il s’agisse de l’annonce du Seigneur tant aux non baptisés qu’aux chrétiens éloignés de la foi. La propagande à laquelle nous sommes très habitués dans notre société, s’adresse à l’homme sans nom, impersonnel, c’est-à-dire à n’importe qui, sans qu’importe son histoire. Par contre, dans l’évangile, on voit comment Jésus, bien qu’il ne soit pas élitiste, s’adresse par leur nom à des personnes concrètes ; les personnages de l’évangile ne sont en aucun cas des stéréotypes, ils sont vivants, d’une façon peu commune dans la littérature de cette époque. Qu’un témoin qui a rencontré Jésus annonce à un autre son pouvoir salvifique, voilà la force de l’authenticité de la proclamation du kérygme. C’est une erreur que d’essayer de rivaliser avec les moyens de communication dans leur registre, non seulement parce qu’ils seront toujours plus puissants que nous sur leur terrain de jeu, mais aussi dans la mesure où la propagande envers n’importe nous fait abandonner le témoignage personnel devant quelqu’un de concret que le Christ a ressuscité.

D’autre part, dans l’annonce de l’évangile, on rencontre deux grandes difficultés qui ne sont que le reflet de la faiblesse que l’on trouve dans nos communautés. En général, celui qui participe régulièrement à l’eucharistie peut dire qu’il n’a pas eu la possibilité de grandir correctement dans la foi. Nous pourrions dire que le développement normal de la foi est resté atrophié par une déficience de l’initiation chrétienne, y compris par une conversion initiale insuffisante. Ce n’est pas rare, pour prendre un exemple, de rencontrer des personnes qui assistent habituellement à la messe dominicale et qui ne savent pas ce qu’est la résurrection d’entre les morts. Pas étonnant, du coup, qu’ils soient peu nombreux ceux qui sentent la nécessité de l’annonce de l’évangile. Ce à quoi il faut ajouter que à ces personnes, on n’a en général pas appris comment annoncer l’évangile, que dire, comment, en quelle circonstance, etc.

Il faut encore souligner que cette annonce doit être accompagnée de signes qui ratifient les paroles et, en même temps, rendent visible ce qui est annoncé. Le signe que Jésus nous a laissé à la dernière Cène est l’amour mutuel entre les disciples, et leur unité pour que le monde croie que Jésus est l’envoyé du Père, que Dieu nous a aimés (Cf. Jn 13,34-35 ; 17,21.23). Pour le dire autrement, le manque quasi extrême de communautés vivantes de croyants est un obstacle important dans l’annonce de l’évangile.

Mais le problème ne réside pas seulement dans le fait de savoir comment se fait l’annonce, mais aussi dans ce qui advient lorsqu’elle a donné du fruit, c’est-à-dire, quand quelqu’un se convertit à l’évangile. Quand la conversion a lieu, que faire ? Est-ce qu’il y a dans la paroisse un parcours d’initiation chrétienne pour ceux qui se convertissent et qui, à leur tour, rejoignent la communauté où ils vivront la foi avec les autres croyants, une fois l’initiation achevée ?

3 Café pour tout le monde, ou à chacun ce qui lui revient ?

Une des situations où se voit avec le plus de clarté que l’axe autour duquel s’organise l’évangélisation doit être la foi, non seulement la fidélité à l’enseignement de l’Eglise mais la foi de chacun, est la catéchèse. Regardons ce qui se passe pour la catéchèse de première communion puisqu’elle est l’activité paroissiale qui a la plus grande audience.

Au début de l’année scolaire, un grand nombre d’enfants se rendent dans les paroisses pour s’inscrire à ladite catéchèse. En règle générale, tous savent qu’ils doivent avoir un âge minimum pour commencer et s’engager quelques années – on a fini par en imposer trois – avant de pouvoir faire leur première communion. On répartit les enfants en petits groupes auquel une catéchiste est assignée. Quel est le critère pour diviser les enfants en groupe ? En général, aucun de ceux qui ont à voir avec la foi de chacun.

Les enfants qui arrivent à la première communion ont des situations de foi personnelle et familiale très variées. Certains ne sont pas baptisés ; d’autres, qui le sont, ne sont pas parvenus à une vie à proprement parler chrétienne ; certains ont des parents qui ont veillé à ce qu’ils aient une vie chrétienne et d’autres se sont soucié de leur donner une formation catéchétique à la maison. Evidemment, indépendamment de ce qui a été vu et reçu à la maison, il y a aussi la l’intérêt personnel ; il peut y avoir des enfants non baptisés avec une profonde inquiétude religieuse et des enfants de familles très croyantes qui demeurent parfaitement froids et vivent tout cela de façon passive.

Quelle que soit la situation croyante de chaque enfant, en général, tous reçoivent la même chose pendant les mêmes années, motivés souvent inconsciemment pas un égalitarisme qui mime obscurément la pensée des socialistes de tout bord, et jouit d’une grande reconnaissance par la société. La seule chose distincte que recevra normalement un enfant qui n’est pas baptisé, sera le baptême, avec un oubli quasi unanime de ce que demande le rituel des enfants en âge de scolarité à la différence de celui de l’initiation des adultes, y compris en célébrant ces baptêmes avec le rituel des enfants en dessous de l’âge de raison. Ce qui est prévu dans les diocèses pour ces cas est fort peu, très peu, et le respect que les prêtres y portent encore plus rare.

Comme les groupes de catéchèse de première communion sont constitués sans discernement et que la plupart des enfants n’a pas eu de culture chrétienne, ce sont ces derniers qui imposent le rythme et le ton. Cela mène à des conséquences pernicieuses. Les enfants qui, baptisés ou non, auraient besoin d’une première annonce de l’évangile sont généralement traités comme s’ils n’en avaient pas besoin, et, au lieu de leur donner ce qui serait le meilleur pour eux, on leur refile une soupe catéchétique et non une première annonce de l’évangile. Une autre de ces conséquences est que ceux qui ont un réel désir sont freinés constamment dans leur souci de grandir dans la foi. Ceux qui ont une formation familiale se retrouvent confrontés à ce qu’ils savent déjà sans qu’au cours des années ils progressent et apprennent en proportion du temps investi. Ceux qui ont eu une vie de famille religieuse se retrouvent dans une ambiance où la ferveur religieuse brille par son absence, non parce que les catéchistes ne souhaiteraient pas autre chose, mais parce que la majorité impose son rythme à la minorité. Le résultat est l’insatisfaction quasi générale.

Je crois que le changement qui devrait être introduit est le discernement, dès le début de la catéchèse, de la situation de chaque enfant, en étant attentif à ce que les groupes soient constitués en tenant compte des différentes situations, de sorte que ceux qui ont besoin d’une première annonce de la foi la reçoivent et que ceux qui ont besoin de plus ne voient pas leurs attentes déçues et que leur foi puisse croître adéquatement.

A propos de la catéchèse aussi, il y a beaucoup à se dire. Quand se termine la catéchèse ? Quand est-on en mesure de recevoir la communion pour la première fois ou lorsque les années prévues sont écoulées ? Si un enfant, après six mois, par exemple, est prêt – du point de vue de son intérêt, de sa formation préalable, de l’ambiance familiale… ‑ pour recevoir la communion, et par conséquent pour être incorporé à la vie adulte de la foi, pourquoi faudrait-il qu’il supporte des rencontres qui souvent non seulement ne lui apportent pas grand-chose, mais peuvent aussi le décevoir ? Et ceux qui, après le temps prévu réglementairement, ne sont pas un minimum dans le coup, pourquoi devrait-il obligatoirement recevoir la communion ?

Je sais que cela présente de vraies difficultés de mise en œuvre, mais le problème n’est pas que cela occasionne du travail pour le mener à bien. Nous nous contentons de suivre l’habitude qui nous vient d’un passé très différent du monde présent. Peut-être voilà une des questions que doit entendre l’Eglise d’Espagne, bien que, pas seulement ici, il en coûte de dire non aux habitudes sociales.

Ce que nous avons dit de la première communion, nous pourrions le dire d’autres activités paroissiales.

4 Profane ou sacré ?

Beaucoup de paroisses en Espagne, de même que dans le reste de l’Europe, possèdent un important patrimoine culturel, depuis les bâtiments jusqu’aux vases sacrés, en passant par les statues, ornements, livres, etc. Et un des dangers que nous rencontrons – la société exerce sur nous une forte pression en ce sens – c’est que nous devenions des gérants de musée ; à ce sujet, la quantité de temps investie par les prêtres en activités plus propres à un fonctionnaire des Beaux arts qu’à un pasteur est surprenante. Souvent, on voit des expositions artistiques dans nos églises, y compris les cathédrales, des concerts de musique, etc.

Avec les meilleures intentions, je crois que ce type d’activités contribue davantage à la désacralisation des espaces sacrés que à ce que l’on prétend rechercher. Avec ce type d’activités, sans qu’on le veuille, nous confirmons l’impression d’un grand nombre de personnes que la foi est quelque chose qui relève du passé, une affaire de musée, et que l’église, plus qu’un lieu de culte est une salle d’exposition ou un auditorium, voire un espace public commun.

Je crois que la tendance devrait être contraire. Les conversions proviennent davantage du sacré que du muséal et du culturel. Le sens du sacré doit être cultivé dans le silence des édifices religieux, par le soin de leur aménagement intérieur, par leur odeur, de même que nous nous occupons de notre intérieur ou de la manière de nous habiller. Mais là où le sentiment du sacré doit être le plus accentué, c’est dans nos célébrations. Il est clair qu’elles doivent être joyeuses, qu’elles doivent exprimer la foi pour notre époque de fort sentiment communautaire, mais jamais nous ne devons perdre de vue que la liturgie est culte divin.

Les choses saintes sont pour les saints. Bien sûr, nous ne pouvons pas tomber dans le pharisaïsme, mais nous ne pouvons pas manquer de sérieux dans la célébration des sacrements. Sûrement, cela est-il particulièrement préoccupant pour les funérailles, souvent transformées en simple hommage au défunt. Que dire de nombre de baptêmes et de mariages ? C’est certainement une question compliquée, mais nous devons faire quelques pas décidés dans cette direction.


5. Religion complémentaire, ONG ou église catholique ?

Durant la chrétienté, qui en Espagne s’est prolongée plus longtemps et avec plus d’intensité qu’en France, être citoyen d’une nation considérée comme catholique était quasi synonyme d’être catholique. Que même les nations aient été considérées comme catholiques, pour beaucoup et en beaucoup de sens, était plus important que l’acte de foi. Il suffisait d’être natif d’un lieu pour être considéré et se considérer d’une religion déterminée, et être catholique relevait de la coutume en plus d’un cas. Il est même surprenant aujourd’hui, en un contexte socio-historique très différent, d’écouter la prière du jour de la saint Jacques, patron de l’Espagne. « Dieu éternel et tout puissant qui a consacré le travail des apôtres par le sang de saint Jacques, fais que, par son martyre ton Eglise soit fortifiée et que par son patronage l’Espagne se garde fidèle au Christ jusqu’à la fin des temps. » Est-ce que l’Espagne est encore catholique ? Et si elle l’était, ne vaudrait-il pas mieux mettre l’accent sur les personnes que sur les territoires, cultures, civilisation, etc. ? Certainement les cultures et les peuples doivent être évangélisés ; mais ils le sont dans la mesure où le sont les personnes qui les produisent et constituent.

Cette manière de penser est très prégnante et tous, croyants ou non, inconsciemment, agissent en conformité avec elle. Cela présente deux risques importants pour l’Eglise en Espagne ; l’un serait de se réduite à être la religion de secours de notre pays, l’autre d’accepter d’être une ONG. L’une des questions en jeu derrière cela est celle de la définition du rôle de l’Eglise dans notre société.

Les hommes, tant les mâles que les femmes, sont par nature religieux, même s’ils ne croient pas en la divinité de Jésus ou ne sont pas catholiques. A certains moments de la vie, dans des situations déterminées de l’existence, ils ont besoin de religion, de rites, de cérémonies, etc. Par habitude, s’ils ne sont pas croyants d’une autre religion, ils fréquentent l’Eglise, y compris parfois sans avoir été baptisés. Il y a sans aucun doute une demande et une pression sociale. Les croyants, en particulier les pasteurs, nous ne pouvons pas nous contenter de cela, remplir un rôle de complément, leur donner simplement de la religion à défaut d’un autre choix explicite. Cela veut dire, dans le cas de quelqu’un qui n’a pas d’autre religion, que l’Eglise se chargerait de satisfaire la dimension religieuse de tout homme. Et de fait, c’est ainsi que cela se passe en de nombreuses occasions. Agir de la sorte évite aux curés bien des conflits. Les évêques ne veulent pas être embêtés par des journaux qui accuseraient l’Eglise de rejeter quelqu’un et d’aller à l’encontre des aspirations de certains groupes. La société trouve l’Eglise acceptable car elle voit qu’elle rend service en offrant aux citoyens du religieux quel qu’il soit.

Cependant, il en est qui ne sont pas à l’aise avec cela, et s’il faut leur laisser une place dans l’Eglise, ce sera pour un autre type de service qui ne sera pas religieux. L’Eglise, par conséquent, est contrainte à être utile socialement. Cette pression l’oblige à devenir une ONG qui vient en aide par ses activités dans le domaine social ou culturel, ou, comme depuis longtemps, scolaire. Peut-être, cela a été un risque, certes plus dans le passé que dans le présent, y en bonne partie, l’église n’a fait que refléter le visage de la société elle-même.

Mais, de même que la société fat pression et tente de faire en sorte que l’Eglise accepte un rôle déterminé, de même l’Eglise doit aller son chemin, apprenant à vivre au milieu de notre monde, avec son profil parfaitement défini depuis son Seigneur, pour être signifiante dans le monde. Elle doit aller en abandonnant les privilèges et les habitudes du passé, en sachant être dénudée devant les puissants de ce monde. Beaucoup s’est fait, mais il y a encore beaucoup à faire.

6. Stratification / individualisme ou peuple de Dieu ?

Comme on l’a vu jusqu’à maintenant, je pense qu’est claire l’importance que je donne à ce qu’il y ait des communautés de croyants vivantes et visibles. Des communautés au profil clairement définie par la vitalité adulte de sa foi et la faiblesse propre aux disciples pécheurs, qui annoncent l’évangile et qui offrent un chemin de maturation pour que puisse y prendre place celui qui s’est convertie à la vie de foi. La fragilité actuelle de nos communautés ne vient pas de ce qu’il n’y aurait pas de chrétiens pour vivre ainsi leur foi, mais principalement de ce que nous n’offrons pas d’espaces et de chemin pour qu’il puisse en aller ainsi.

En plus de ce qui a dit jusqu’à présent, deux questions qui vont en sens contraires. La première est la stratification. Qu’est-ce que je veux dire par là ? L’organisation de nos paroisses est définie de trop par des aspects qui ne sont pas fondamentaux ; je ne dis pas qu’il ne faudrait pas en tenir compte, mais qu’en n’étant pas subordonné à la simple vie de foi, ils fragmentent ce qui devrait être une communauté. Nous avons par exemple les différentes tranches d’âge, groupes de jeunes, groupes d’adultes, groupes de personnes âgées. Mais aussi une spécification des activités ou des dévotions ; groupes Secours catholique, groupes de prière, équipes du rosaire, groupe de bible, etc. Beaucoup de groupes de peu, très peu de vie communautaire de la foi. Pour la nouvelle évangélisation, disons-le une fois de plus, l’action de la communauté doit être articulée conformément aux trois étapes mentionnées ; ce qui devrait nous mener a ce que les ministères de la parole, de la liturgie et de la charité soient modelés conformément à ces trois étapes, puisque dans le moment pastoral, elles manifesteront leur harmonie dans la vie communautaire.

L’autre question est celle de l’individualisme. Les paroisses deviennent facilement, pardon pour l’expression, en bureau de tabac du service religieux pour la consommation personnelle de chacun. Posons-nous seulement quelques questions. Qui se retrouve le dimanche à la messe ? Quelle relation ont-ils ? Quand nous nous voyons occasionnellement dans la rue, nous comportons-nous comme des voisins, des connaissances, des amis ou comme des frères dans la foi ? Lorsque j’ai un problème quelconque, à qui je me fie ? Aux personnes avec lesquelles je me retrouve pour la célébration de l’eucharistie ? Nous aimons-nous les uns les autres comme le Seigneur nous a aimés ?

Je voudrais terminer avec une citation de sainte Thérèse qui exprime ce qui est pour moi le plus urgent. Dans le contexte de la crise protestante, la grande sainte, avec la bravoure épique des castillans, s’adresse dans ce paragraphe aux communautés de carmélites qu’elle a fondées. Nous pourrions lire ces lignes en pensant à notre situation et en les appliquant à nos communautés de croyants.

Je vois de très grands maux, et les forces humaines sont impuissantes à éteindre cet incendie allumé par les hérétiques […] Il m’a donc semblé nécessaire de nous conformer à ce qui se pratique en temps de guerre. Lorsque l’ennemi a ravagé entièrement le pays, le seigneur de la région qui se voit pressé de toutes parts, se retire dans une ville qu’il fait fortifier avec soin. De là, il fond de temps en temps sur l’ennemi. Ceux qu’il mène au combat étant tous des soldats d’élite, le secondent mieux que des soldats plus nombreux mais lâches. De cette sorte, on gagne souvent la victoire ; si on ne la gagne pas, du moins n’est-on pas vaincu. Et, pourvu qu’il ne se rencontre pas de traître, on ne succombera que devant la famine. Ici, il n’y a pas à redouter la famine qui nous oblige à nous rendre. Nous pouvons mourir, oui ; être vaincus, jamais.  (Thérèse de Jésus, Le chemin de la perfection III, 1)

Algunos retos para una evangelización nueva desde una óptica española


[Os copio la conferencia que acabo de dar en la Parroquia de S. Luis de los Franceses. Podréis encontrar en otra entrada una mejorable traducción al francés. En los comentarios, los que sepáis más francés, podéis ofrecer comentarios que la mejoren]




Sras. y Sres., quiero agradecer a los organizadores el que hayan confiado en mí para dirigirles estas palabras y también a ustedes la atención que me están prestando.

Como no es mucho el tiempo de que dispongo, he considerado que lo mejor sería presentarles de una manera un tanto telegráfica y también algo hiperbólica algunas, solamente algunas, cuestiones que creo centrales en la vida de la Iglesia en España, seguramente también en otros muchos países, y que considero pueden ayudarles a ustedes a reflexionar y a afrontar los retos que en la actualidad a cada uno se nos presentan como creyentes y también como responsables en la pastoral de nuestras parroquias. No digo con esto que sea lo más importante, sólo que acaso pueda ser lo más motivador para la reflexión, aunque seguramente no les diré nada que no hayan oído o pensado ya. Espero haber acertado con lo que se me pedía.

Perdónenme si soy drástico en algunas afirmaciones a riesgo de parecer derrotista. Ante la brevedad a la que me veo forzado, voy a presentar con trazos gruesos los asuntos, el oyente inteligente sabrá darles las dimensiones apropiadas. Para lo cual, bueno será adelantar que todo esto lo digo esperanzadamente, pues confío en la acción del Espíritu y además podemos constatar en la vida eclesial síntomas de mejoría, brotes de la acción del Señor para la renovación de su Iglesia. Y es precisamente por eso, por fidelidad a Él, por lo que a su acción debemos unir nuestra reflexión por pobre que ésta sea. Entiéndase que mi intención es subrayar algunas de las vías por donde entiendo que el impulso del Espíritu nos está llevando y nos quiere llevar partiendo desde una configuración propia de la época de cristiandad hacia una caracterizada por una evangelización que llamamos nueva por contraste con los anteriores modos de llevarla a cabo, pero que es la misma, pues solamente hay una evangelización; la permanente evangelización ha de ser en nuestro tiempo nueva, siendo siempre la misma no puede seguir siendo siempre de la misma manera. No perdamos de vista que el anterior modelo de evangelización, que ahora consideramos viejo, en su momento fue nuevo.

En mi exposición, por evangelización no voy a entender un aspecto de la acción de la Iglesia, sino su acción toda, pues, como señalaba la Evangelii nuntiandi, «la evangelización es un proceso complejo con elementos variados: renovación de la humanidad, testimonio, anuncio explícito, adhesión del corazón, entrada en la comunidad, acogida de los signos, iniciativas de apostolado» (EN, 24). Esta diversidad de elementos está articulada en diversos momentos, como señala Catechesi tradendae: «La evangelización tiene momentos esenciales y diferentes entre sí, que es preciso abarcar conjuntamente en la unidad de un único movimiento» (CT, 18).

La Comisión Episcopal de Enseñanza y Catequesis de la Conferencia Episcopal Española, en su documento Catequesis de adultos, distingue tres etapas en la evangelización que define de la siguiente manera:

– La acción misionera que, dirigida a los no creyentes y alejados de la fe, trata de suscitar en ellos la fe y conversión iniciales.
– La acción catequética que, dirigida a los que han optado por el Evangelio, trata de conducirles a una confesión adulta de la fe.
– La acción pastoral que, dirigida a los fieles de la comunidad cristiana ya iniciados en la fe, trata de que crezcan continuamente en todas las dimensiones de la misma (n. 38).

Con estos presupuestos, pasemos a examinar brevemente algunas cuestiones.


1. ¿Confusión o distinción?

Estas líneas del documento citado ponen ante nosotros una primera cuestión. La acción evangelizadora en nuestras parroquias y diócesis no suele estar articulada en torno a estos tres tipos de acción evangelizadora, lo que no quiere decir que no se tengan en cuenta estas cuestiones, que de alguna manera no estén presentes en nuestras preocupaciones. Ahora bien, pese a saber que hay que tomarlas en consideración, sin embargo, a la hora de la verdad lo que solemos encontrar es una confusión en la que en nuestra acción evangelizadora se mezclan estas tres etapas  y, como fruto de la inercia de la larga etapa de cristiandad, no ponemos, en el centro del discernimiento evangelizador, la fe. No quiero decir que no se dé importancia a que lo que se proclame sea o no ortodoxo; éste es ciertamente un problema, pero me parece que, gracias a Dios, ha ido remitiendo en los últimos años, sin que por esto podamos decir que haya desaparecido. Lo que quiero decir ahora es que no se toma suficientemente en consideración la fe del destinatario. Y así solemos ofrecer lo mismo a todos; el discernimiento sobre dónde está cada uno para darle lo que necesita suele ser algo marginal. Por lo general, se da por supuesto que todos son cristianos o, al menos, se actúa como si lo fueran.

Creo que aquí tenemos un reto importante. Nuestra acción evangelizadora tiene que ser pensada, articulada y realizada tomando en consideración estas tres etapas. Lo que supone aprender a mirar a quien está delante, saber dónde está, para poderle dar una palabra adecuada y ofrecerle el espacio que necesita: en unos caso la puerta abierta de la Iglesia; para quien se haya convertido, un camino de iniciación; para otros una comunidad donde vivir plenamente la fe con los hermanos.

Pero lo mismo que el destinatario de la acción evangelizadora ha de ser distinguido, el agente de esa acción ha de ser un creyente que viva ya maduramente su fe, lo que supone que no sea un francotirador, pues la referencia a la comunidad de una u otra manera ha de ser permanente.

Todo creyente es protagonista de la acción misionera, un verdadero creyente ha de ser un testigo, en medio de su mundo, del Señor resucitado; la iniciación cristiana conlleva el llegar a ser testigo en medio del mundo. No es suficiente con tener buena voluntad, pues el catequista ha de conducir a los catecúmenos a la madurez de la fe.

Pero el anuncio del Evangelio lo hace un testigo que lo es con otros testigos en la Iglesia. En la etapa catequética, indudablemente los catequistas tienen un protagonismo especial, pero, en su iniciación a la vida de fe, los catecúmenos han de estar acompañados por toda la comunidad a la que acabarán incorporándose plenamente y estará presente también la acción de quien sea el pastor de esa comunidad. La comunidad de creyentes tiene que ser una referencia no solamente en la acción misionera, sino también para quienes se han convertido y caminan en su iniciación cristiana.

Sin duda, una de las cuestiones donde más claramente se deja sentir la dirección por donde nos quiere llevar el impulso del Espíritu es el creciente deseo de vida comunitaria que podemos constatar; la vida de fe no es una vida individualista. La fe necesita de la vida de comunidad, de la comunidad de los discípulos donde se encarne el amor de unos a otros. Pero, claro, comunidades en la Iglesia, no se trata de un simple ejercicio del derecho de asociación, sino del seguimiento de Cristo en la Iglesia por Él fundada y jerárquicamente constituida. En la etapa pastoral, a diferencia de las anteriores, todos los creyentes son servidores y beneficiarios del servicio; aunque todos han de amarse mutuamente, sin embargo, cada uno ha de tener una misión y un servicio, destacando entre todos los ministros ordenados.


2. ¿Propaganda o anuncio del evangelio?

Algunas veces se pone en contraposición una evangelización para mayorías, que se identificaría más con la época de cristiandad, y otra para minorías, que supuestamente sería la propia del Evangelio y tendría que ser la que habría que recuperar. Sin embargo, a mí me parece que esta contraposición es falsa. Lo propio del Evangelio no son las minorías, sino las personas, todas ellas. Por tanto, el reto que tenemos es el de una evangelización personalizada que tendría como contrapunto una pseudo-evangelización por estar dirigida a las masas o, mejor dicho, al hombre-masa, al hombre despersonalizado.

Esto cobra especial visibilidad en el primer anuncio del evangelio, tanto cuando se trata de anunciar al Señor a no bautizados como a aquellos cristianos que están lejos de la fe. La propaganda, a la que en nuestro mundo estamos muy acostumbrados, se dirige al hombre sin nombre, despersonalizado, es decir, a cualquiera, sin importar su historia. En cambio, en el Evangelio vemos cómo Jesús, aunque no es elitista, sin embargo se dirige a personas concretas con sus nombres; los personajes no son en modo alguno estereotipos, tienen una vivacidad poco común en la literatura de aquel entonces. Que un testigo que se ha encontrado con Jesús anuncie a otra persona su poder salvador da la fuerza de la autenticidad a la proclamación del kerygma. Es un error intentar competir con los medios de comunicación a su nivel, no solamente porque sean más poderosos que nosotros en ese terreno de juego, sino porque, en cuanto hacemos propaganda dirigida a cualquiera, dejamos de estar testimoniando personalmente a alguien concreto que Cristo ha resucitado.

El anuncio del Evangelio, por otra parte, se encuentra con dos grandes dificultades que no son sino un reflejo de la debilidad en que se encuentran nuestras “comunidades”. Por lo general, quienes participan regularmente en la Eucaristía podríamos decir que no han tenido la posibilidad de madurar adecuadamente la fe. Podríamos decir que el desarrollo normal de la fe quedó atrofiado por una deficiente iniciación cristiana o incluso por una insuficiente conversión inicial; no es infrecuente, por poner un ejemplo, encontrar personas que asisten habitualmente a la misa dominical y no saben qué es la resurrección de los muertos. No extraña, por tanto, que sean pocos los que sientan el impulso a anunciar el Evangelio. A lo que hay que añadir que a estos pocos, por lo general, no se les ha enseñado cómo anunciar el evangelio, qué decir, cómo, en qué circunstancias, etc.

Junto a esto, hay que señalar que ese anuncio ha de ir acompañado de signos que avalen las palabras y, a la par, den perceptibilidad a lo que se anuncia. La señal que nos dejó Jesús en la Última Cena fue el amor mutuo entre los discípulos, el que seamos uno para que el mundo crea que Jesús es el enviado del Padre y que Dios nos ha amado (cf. Jn 13,34-35; 17,21.23). Dicho con otras palabras, la escasez casi extrema de comunidades vivas de creyentes es una importante rémora en el anuncio del evangelio.

Pero el problema no está únicamente en cómo se hace el anuncio, sino que también  tenemos otro cuando éste ha dado fruto, es decir, cuando alguien se convierte al Evangelio. Cuando la conversión tiene lugar, ¿qué hacer? ¿Hay, en las parroquias, reales procesos de iniciación cristiana para aquéllos que se convierten y que, a su vez, confluyan en una comunidad de fe donde vivirla con otros creyentes cuando la iniciación haya terminado?


3. ¿Café para todos o a cada uno lo suyo?

Una de las situaciones donde con más claridad se ve que uno de los ejes de la organización de la evangelización haya de ser la fe y no solamente la fidelidad a la fe de la Iglesia en la exposición, sino también la situación de fe de cada uno, sea la catequesis. Vamos a centrarnos en la catequesis de primera comunión por ser la actividad parroquial con mayor asistencia.

Al comienzo del curso escolar, un gran número de niños sigue acudiendo a las parroquias a apuntarse a dicha catequesis. En líneas generales, todos saben que han de tener una edad mínima para empezarla y han de pasar unos años –se está imponiendo el que sean tres– hasta poder hacer la primera comunión. A los niños se les organiza en grupos y a cada uno de éstos se le asigna un catequista. ¿Cuál es el criterio para dividir a los niños en grupos? Por lo general ninguno que tenga que ver con la fe de cada uno.

Los niños que acuden a la primera comunión tienen una situación de fe personal y familiar muy variada. Los hay que están sin bautizar; otros, aunque lo estén, no han llevado una vida propiamente cristiana; los hay que tienen padres que han cuidado el que hayan tenido una vida cristiana y otros que se han preocupado hasta de darles una formación catequética en casa. Y, claro, con independencia de lo visto y recibido en casa, está también la inquietud personal; puede haber niños no bautizados con una profunda inquietud religiosa y niños de familias muy creyentes que sean sumamente fríos y lo vivan todo de una forma pasiva.

Sea cual sea la situación creyente de cada niño, por lo general, todos reciben lo mismo durante los mismos años, generalmente motivado inconscientemente por un igualitarismo que indiscernidamente mimetiza el pensamiento de los socialistas de todos los partidos y que goza de gran vigencia social. Lo único distinto que normalmente recibirá un niño que no esté bautizado será el bautismo, con un olvido casi unánime de lo que a este respecto se señala en el Ritual de la Iniciación de Adultos para los niños en edad escolar, incluso celebrándose muchas veces estos bautizos con el ritual para un niño sin uso de razón. Lo que hay previsto en las diócesis para estos casos es poco, muy poco, y el conocimiento que al respecto tienen los sacerdotes es al menos escaso.

Como los grupos de catequesis de primera comunión se configuran sin discernimiento y la mayoría de los niños no han tenido un cultivo de la fe, son estos los que marcan el ritmo y el tono. Esto lleva consigo consecuencias perniciosa. Los niños que, estando o no bautizados, necesitarían recibir el primer anuncio del evangelio suelen ser tratados como si no lo necesitasen y, por ello, en vez de dárseles lo mejor para ellos, lo que se les ofrece es una catequesis aguada y no el primer anuncio del Evangelio. Otra de las consecuencias es que los que tienen deseos ven frenadas constantemente sus inquietudes de crecer en la fe; los que tienen una formación familiar se encuentran con lo ya sabido sin que a lo largo de los años lleguen a aprender algo en proporción al tiempo invertido; y los que han tenido una vivencia familiar religiosa se encuentran en un ambiente en que el fervor religioso suele brillar por su ausencia y no porque los catequistas no quieran otra cosa, sino porque la mayoría se impone sobre la minoría. El resultado suele ser la insatisfacción de casi todos.

Creo que un cambio que habría de introducirse es el discernimiento, al comenzar el tiempo de catequesis, de la situación de fe de cada niño, con vistas a que los grupos estuvieran configurados conforme a las diferentes situaciones, de modo que aquéllos que necesitaran el primer anuncio de la fe lo recibieran y aquéllos que tuvieran necesidad de más no vieran decepcionadas sus expectativas y su fe pudiera crecer adecuadamente.

Pero el final de la catequesis también tiene mucho que decirnos. ¿Cuándo se termina la catequesis? ¿Cuando se está en condiciones de recibir la comunión por primera vez o cuando han pasado unos determinados años? Si un niño con seis meses, por ejemplo, tiene suficiente –por su interés, formación previa, ambiente familiar,...– para recibir la comunión y, por tanto, para irse incorporando a la vida adulta de fe, ¿por qué va a tener que soportar unas reuniones que muchas veces no solamente no le aportan gran cosa, sino que incluso pueden desilusionarle? Y los que pasado el tiempo reglamentado no dan un mínimo, ¿por qué han recibir inexorablemente la comunión?

Sé que esto presenta serias dificultades para su implementación, pero el problema no es que esté costando trabajo llevarlo a cabo, es que nos acomodamos a seguir la inercia que nos viene de un pasado muy distinto al actual. Tal vez una de las cuestiones que debe aprender la Iglesia en España, aunque no sólo aquí, es a decir no, pese a los costes sociales que esto conlleve.

Lo que hemos dicho sobre la primera comunión podríamos decirlo análogamente de otras actividades parroquiales.


4. ¿Profanidad o sacralidad?

Muchas parroquias en España, lo mismo que en el resto de Europa, cuentan con un importante patrimonio cultural, desde el templo hasta los vasos sagrados pasando por imágenes, ornamentos, libros, etc. Y uno de los peligros que tenemos –la sociedad ejerce sobre nosotros una fuerte presión en este sentido– es convertirnos en gerentes de museos; a este respecto es sorprendente la cantidad de tiempo invertido por los sacerdotes en actividades más propias de un funcionario de Bellas Artes que de un pastor. Con frecuencia vemos que hay exposiciones artísticas en nuestros templos, incluidas las catedrales, conciertos de música, etc.

Con la mejor intención, creo que este tipo de actividades contribuyen más a la desacralización de los espacios sagrados que a lo que pretenden conseguir. Con este tipo de actividades, sin perseguirlo, confirmamos a gran número de personas su impresión de que la fe es algo del pasado, algo de museo y que el templo más que un lugar de culto es o una sala de exposiciones o un auditorio musical, acaso un espacio público común.

Creo que la tendencia debería ser la contraria. Las conversiones se dan más por lo sacro que por lo museístico y cultural. Este sentido de lo sacro debe cultivarse en el silencio de los templos, en el cuidado de sus interiores, en su olor, en cómo nos desenvolvemos en su interior, incluida nuestra forma de vestir. Pero donde más se necesita acentuar el sentido de lo sagrado es en nuestras celebraciones. Ciertamente deben ser gozosas, expresivas de la fe en nuestro momento cultural, de fuerte sentido comunitario, pero nunca debemos perder de vista que la liturgia es culto divino.

Lo santo ha de ser para los santos. Desde luego no podemos caer en fariseísmos, pero no podemos frivolizar la celebración de los sacramentos. Seguramente esto resulta especialmente preocupante en los funerales, muchas veces convertidos en simples homenajes al difunto. ¿Qué decir sobre muchos bautizos y bodas? Ciertamente es una cuestión complicada, pero tenemos que ir dando pasos decididos en esta dirección.


5. ¿Religión subsidiaria / ONG o Iglesia católica?

En la época de cristiandad, que en España se ha prolongado durante más tiempo y con más intensidad que en Francia, ser ciudadano de una nación considerada católica era casi sinónimo de ser católico. Que hasta las naciones fueran consideradas católicas, para muchos y en muchos sentidos, era más importante que el acto de fe, bastaba con ser nativo de un lugar para ser considerado y considerarse de una determinada religión, en no pocos casos ser católico era algo inercial. Sorprende escuchar aún hoy, en un contexto  histórico y social muy distinto, la oración colecta del día de Santiago, patrono de España: «Dios todopoderoso y eterno, que consagraste los primeros trabajos de los apóstoles con la sangre de Santiago; haz que, por su martirio, sea fortalecida tu Iglesia y, por su patrocinio, España se mantenga fiel a Cristo hasta el final de los tiempos». ¿Es España aún católica? Y si lo fuera, ¿no sería mejor poner el acento en las personas que en los territorios, culturas, civilizaciones, etc.? Ciertamente las culturas y pueblos han de ser evangelizados, pero lo son en la medida que lo son las personas que los sustentan y constituyen.

Esta mentalidad está muy presente y todos, creyentes o no creyentes, inconscientemente actuamos conforme a ella. Esto presenta dos serios riesgos para la Iglesia en España, uno sería conformarse con ser la religión subsidiaria en nuestro país; otro, aceptar ser una ONG. Detrás de ello, una de las cuestiones en juego es cuál sea el lugar de la Iglesia en nuestra sociedad.

Los hombres, tanto varones como mujeres, son por naturaleza religiosos, aunque no crean en la divinidad de Jesucristo o no sean católicos. Llegados ciertos momentos de la vida, en determinadas situaciones existenciales, necesitan religión, ritos, actos, etc. Por inercia, si no son creyentes de otra religión, acuden a la Iglesia, incluso muchas veces sin haber sido bautizados en ella. Hay sin duda una demanda y presión social. Los creyentes, especialmente los pastores, no podemos conformarnos con esto, con cumplir un papel subsidiario, con darles simplemente religión a falta de otra opción explícita. Es decir, en caso de que alguien no tenga otra religión, la Iglesia se encargaría de satisfacer esa dimensión religiosa de todo hombre. Y de hecho así está pasando en muchos casos. Actuar así a los párrocos les evita muchos enfrentamientos, los obispos no tienen que preocuparse de noticias en que se acuse a la Iglesia de discriminar a alguien o de atentar contra las aspiraciones de algún colectivo y la sociedad encuentra aceptable a la Iglesia, pues ve que tiene un servicio que ofrecer a los ciudadanos, aunque sea religioso.

Sin embargo, hay quienes no se pacifican con esto y, si hay que concederle algún espacio a la Iglesia, será por otro tipo de servicios que no sean religiosos. La iglesia, por tanto, recibe la presión de ser útil socialmente, la presión por que se convierta en una ONG de actividades de auxilio social o cultural, siempre que no sean educativas. Tal vez éste haya sido un riesgo más del pasado que del presente y, en buena medida, se ha ido sabiendo ir mostrando el propio rostro a la sociedad.

Pero, lo mismo que la sociedad presiona y tienta para que la Iglesia acepte un determinado papel, la Iglesia debe ir aprendiendo a vivir en medio de nuestro mundo con un perfil perfectamente definido desde su Señor para ser significativa en el mundo, a ir dejando privilegios e inercias del pasado y a saber estar desnuda ante los poderes de este mundo. Mucho se ha hecho, pero más hay que seguir haciendo.


6. ¿Estratificación/individualismo o pueblo de Dios?

Por lo visto hasta ahora, creo que está clara la importancia que le doy a que haya vivas y perceptibles comunidades de creyentes. Unas comunidades con un perfil claramente definido por la vivencia adulta de la fe en ellas y con la debilidad propia de discípulos pecadores, que anuncian el Evangelio y que ofrecen un camino de maduración para incorporarse a quien se haya convertido a la vida de fe.  La debilidad actual de nuestras comunidades está determinada no porque no haya cristianos que puedan vivir su fe así, sino principalmente porque no ofrecemos espacio y vías para que esto pueda ser así.

Destaco, además de lo ya dicho, dos cuestiones que operan en sentido contrario. Una es la estratificación. ¿Qué quiero decir con esto? La organización de nuestras parroquias está definida en exceso por aspectos que no son troncales; no digo que no haya que tenerlos en cuenta, pero que al no estar subordinados a la simple vida de fe, fragmentan lo que tendría que ser una comunidad. Tenemos distintos estratos, por ejemplo, de edad: grupos de jóvenes, grupos de adultos, grupos de ancianos. Pero también por especialización de actividades o por devociones: grupo de Cáritas, grupo de oración, grupo de rosario, grupo de Biblia, etc. Muchos grupos-de y poca, muy poca, vida comunitaria de la fe. En la evangelización nueva, digámoslo una vez más, la acción de la comunidad se ha de articular conforme a las tres etapas señaladas, lo que debería llevarnos a que los ministerios de la palabra, de la liturgia y de la caridad se modulasen conforme a esas etapas y a que, en el momento pastoral, manifestaran su armonía en la vida comunitaria.

La otra traba es el individualismo. Las parroquias se convierten con facilidad, perdón por la expresión, en expendedurías de servicios religiosos para el consumo individual de cada uno. Hagámonos simplemente unas preguntas. Entre quienes coincidimos los domingos en misa, ¿qué relación hay? Cuando nos vemos casualmente en la calle, ¿nos tratamos como vecinos, familiares, amigos o como hermanos en la fe? Cuando tengo algún problema, ¿a quién tengo como referencia, a las personas con las que coincido en la celebración de la Eucaristía? ¿Nos amamos los unos a los otros como el Señor nos ha amado?

Quiero terminar con una cita de Sta. Teresa que expresa lo que para mí es más urgente. En el contexto de la crisis protestante, la gran santa, con bravura de épica castellana, se está refiriendo en este párrafo a las comunidades de carmelitas por ella fundadas. Nosotros podríamos leerlo refiriéndolo a nuestra situación y aplicándolo a las comunidades de creyentes.

Viendo tan grandes males que fuerzas humanas no bastan a atajar este fuego de estos herejes […] hame parecido es menester como cuando los enemigos en tiempo de guerra han corrido toda la tierra, y viéndose el Señor de ella apretado se recoge a una ciudad, que hace muy bien fortalecer, y desde allí acaece algunas veces dar en los contrarios y ser tales los que están en la ciudad, como es gente escogida, que pueden más ellos a solas que con muchos soldados, si eran cobardes, pudieron, y muchas veces se gana de esta manera victoria; al menos, aunque no se gane, no los vencen; porque, como no haya traidor, si no es por hambre, no los pueden ganar. Acá esta hambre no la puede haber que baste a que se rindan; a morir sí, mas no a quedar vencidos (Sta. Teresa de Jesús, Camino de perfección, 3,1).



viernes, 4 de octubre de 2013

Regiones pisé ajenas

Una buena amiga, Mercedes Redondo, acaba de publicar un libro, Regiones pisé ajenas, en el que agavilla relatos, reflexiones, historias,... de su vida y los agrupa por etapas vitales: "Cuentos de París", "África, caminos" y "Los Ángeles, final de trayecto". Es de una lectura muy agradable.
Como veis, el título es un heptasílabo de Góngora, de la Soledad Segunda. Os copio un fragmento:

Regiones pisé ajenas,
O clima propio, planta mía perdida,
Tuya será mi vida,
Si vida me ha dejado que sea tuya
Quien me fuerza a que huya
De su prisión, dejando mis cadenas
Rastro en tus ondas más que en tus arenas.